Les Classes à Haut Potentiel
En France, le haut potentiel intellectuel est une réalité qui concerne 2 à 5% des élèves, soit environ 200 000 élèves. Ces enfants, souvent appelés surdoués, zèbres ou précoces, ont des besoins particuliers en matière d'éducation et d'apprentissage.
Comprendre le haut potentiel intellectuel
Le haut potentiel intellectuel (HPI), également appelé HQI, est diagnostiqué par un psychologue habilité à faire passer les tests d'efficience. L'échelle de mesure celle de Wechsler et le choix du test se fait en fonction de l'âge de la personne: WPPSI pour les enfants de 2 à 7 ans, WISC pour ceux de 6 à 16 ans et WAIS pour les adolescents et adultes à partir de 16ans. Pour affirmer un haut potentiel intellectuel, il faut obtenir un résultat compris entre 130 et 160.
Cependant, la présence de troubles associés tels que les dys, le TDA/H ou encore l'autisme, peut influencer les résultats.
Enseigner aux élèves à haut potentiel
Les élèves à haut potentiel ont un mode de pensée en arborescence, un développement intellectuel et émotionnel singulier qui en font des élèves à besoins éducatifs particuliers. Il est donc nécessaire de prendre en compte les facteurs émotionnels, intellectuels et sensoriels pour enseigner efficacement à ces élèves. De plus, l'adaptation des supports, des méthodes et du mode d'enseignement est indispensable pour répondre à leurs besoins spécifiques.
La classe flexible - multiniveaux - trilingue
Pour répondre aux besoins de ces élèves, une nouvelle approche pédagogique est mise en place : la classe flexible, multiniveaux et trilingue.
Cette approche comprend plusieurs aspects :
La classe multiniveaux pour favoriser la collaboration, développer l'autonomie et la confiance en soi.
L'aménagement et l'apprentissage flexibles pour permettre à chaque élève de définir la situation la plus propice à la concentration.
Une pédagogie active de projet pour favoriser l'apprentissage par l'expérience.
L'apport du numérique pour développer les compétences du socle commun, l'autonomie et la personnalisation de l'apprentissage.
Le trilinguisme (français, anglais, espagnol) pour stimuler les capacités cognitives et l'établissement de stratégies.
Un curriculum enrichi
En plus de ces aspects, le curriculum est enrichi par des cours d'empathie pour les compétences sociales, des débats philosophiques pour apprendre à développer ses idées, à écouter et argumenter, la pratique des échecs, le théâtre, le chant et la musique, le yoga et la relaxation.
Un parcours individualisé
Enfin, pour répondre au mieux aux besoins de chaque élève, un parcours individualisé est mis en place. Il comprend la mise en place de groupes de niveau en mathématiques et en langues
(français, anglais, espagnol), l'accueil facilité des élèves débutants, allophones ou déjà bilingues, et l'évaluation positive des compétences pour des parcours totalement individualisés.
En conclusion, l'éducation des enfants à haut potentiel nécessite une approche pédagogique spécifique, flexible et adaptée à leurs besoins.
Les classes trilingues pour enfants à haut potentiel proposent un environnement stimulant et enrichissant qui favorise le développement de leurs compétences et leur épanouissement.
L'enrichissement
Il est profitable de scolariser un EHP dans la même classe que des élèves ayant un profil similaire. Cela permet un enrichissement du parcours d’apprentissage à travers des activités de créativité ou de résolution de problèmes. L’enrichissement, ce n’est pas du travail en plus : c’est susciter l’envie par des projets dont l’enfant prendra en charge chaque étape : créer un journal de l’école, préparer une sortie scolaire, une exposition, un évènement, une action caritative…
L’enrichissement permet de « nourrir » la curiosité intellectuelle de l’enfant et par là même de véritablement « l’alimenter » en lui fournissant « la matière » nécessaire à son épanouissement.
Aménager les rythmes scolaires et la pédagogie
Les EHP peuvent avoir une façon de pensée parfois originale, synthétique ou rapide. Ils éprouvent donc des difficultés à organiser leurs idées. Il faut les y aider en aménageant les emplois du temps et la pédagogie. Cela signifie :
- Dépasser les contenus disciplinaires en proposant des projets ou ateliers (ateliers philo, scientifiques, sportifs, culturels...)
- Utiliser les possibilités offertes grâce à l'organisation par cycle pour adapter le parcours de ces élèves à leurs besoins
- Systématiser la pratique de l'évaluation diagnostique avant toute nouvelle séquence
- Diversifier les méthodes d'évaluation
- Établir des règles de communication
- Enrichir les contenus (supports variés, supports au contenu plus complexe)
- Proposer un approfondissement (exposé, recherches sur le sujet étudié)
- Proposer des situations favorisant l'autonomie
- Limiter le temps passé aux exercices d'application/d'appropriation
- Limiter les exercices répétitifs, privilégier le réinvestissement avec le même objectif, mais avec davantage de complexité
- Donner régulièrement des travaux plus complexes, afin d'entrainer l'élève à l'effort
- Donner plusieurs tâches simultanées
- Ne pas pénaliser l'élève s'il a besoin de faire plusieurs choses en même temps, mais passer un
- Encourager la créativité dans toutes les disciplines
- Valoriser les travaux personnels et complémentaires de l’élève
- Proposer des tâches visant à donner à l’élève un rôle à jouer dans le groupe classe
- Associer le plus possible les activités intellectuelles et les activités d’expression et de réalisations physiques
A certains moments de la scolarité et afin de répondre aux besoins de l’élève, il peut être nécessaire de mettre en place un aménagement de l’emploi du temps. Cet aménagement sera formalisé par le biais d’un PPRE (Projet Personnel de Réussite Éducative) visé par l’élève, ses parents, son professeur principal et le chef d’établissement. Cet aménagement peut être motivé par le besoin de complexité de l’élève et le risque d’ennui voire de décrochage scolaire. Cette « flexibilité » et cette adaptation offrent des chemins différents en fonction du parcours de chaque élève. Ceci lui permettra de progresser à son rythme et d’atteindre son meilleur niveau de compétences.
Par exemple, un élève inscrit en classe de 6ème pourra suivre les enseignements de mathématiques et de physique de la classe de 5ème.
Ces aménagements peuvent aussi prendre appui sur les cours du CNED, l’objectif étant de nourrir intellectuellement l’élève. En tout état de cause, rien ne sera fait sans le consentement des parents, voire de thérapeutes extérieurs.